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  • Section de Toulouse-Languedoc d'Action française
  • Refondée en 2008 après une période d'hibernation par le Délégué régional de l'Action française dans le Grand Sud-Ouest Vincent Gaillère, la section de Toulouse & Haut-Languedoc rayonne sur la Haute-Garonne, le Tarn, le Tarn-et-Garonne, le Lot, l'Aude, l'Aveyron, l'Ariège et les Pyrénées-Orientales.
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"Pas de doctrine

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(MAURRAS)

 

Archives Militantes De L'action Française-Toulousain Depuis 2007!

10 mars 2013 7 10 /03 /mars /2013 09:00

Voici le texte de l'intervention du père William Sidhom, secrétaire général de la commission épiscopale Justice et paix en Egypte, lors de l'important colloque organisé par Chrétiens de la Méditerranée à l'Institut du monde arabe le 19 janvier 2013, sur le thème "Entre citoyenneté et religion, où en sont les révolutions égyptiennes et tunisiennes ?"

 

Plus de deux cents personnes ont participé à ce colloque, où étaient présents six acteurs des révolutions concernées, venus d'Egypte et de Tunisie. Les contributions des différents intervenants sont - ou seront - publiées sur notre site avant d'être rassemblées en une seule parution.

 

 

"Avant de commencer, appel à respecter un minute de silence pour toutes les victimes de la révolution égyptienne.

 

"Mesdames et Messieurs, je vous remercie de m’avoir invité à ce colloque, c’est un honneur pour moi. Je vais parler en tant que témoin, acteur et observateur.

 

"Que veut dire citoyenneté pour nous en Egypte ?


"Les égyptiens de culture occidentale pensent qu’un citoyen est un homme qui a la possibilité de s’exprimer librement, qui a des devoirs, qui vit dans un état de droit, avec des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire autonomes. Mais surtout la citoyenneté signifie, en Egypte, patriotisme. C’est-à-dire attachement à une terre, à une culture, à une histoire. La citoyenneté vaut pour l’ensemble des égyptiens.

 

"L’inspiration religieuse fait partie intégrante de la perception de la personnalité égyptienne. L’Egypte, pays de sept millénaires, a toujours été imprégnée par le religieux. Non seulement l’Egypte a donné à l’humanité, avant les trois religions abrahamiques, l’éternité, la vie éternelle, l’unicité de Dieu avant le judaïsme, avec Akhenaton. Elle a reçu notre Père, dans la foi, Abraham sur son sol. Elle a élevé Joseph le fils de Jacob. Le prophète Moïse a été éduqué dans le palais du pharaon. Le prophète Jérémie est mort en Egypte. Il est la figure prophétique qui se rapproche le plus de celle de Jésus, comme le disait le regretté Cardinal Martini. Jésus et Marie, selon la tradition, ont été accueillis par l’Egypte. Que vous dire encore ?

 

"Dès que le christianisme est apparu, le siège d’Alexandrie a été un des premiers sièges apostoliques. L’Egypte a donné l’école théologique d’Alexandrie, avec entre autres Origène.

Dès que l’Islam arrive au 7ème siècle, il est bien reçu, car, à cette époque, les relations entre les Eglise d’Alexandrie et de Rome étaient difficiles.

 

"Les tribus bédouines qui sont venues avec l’Islam ont reçu la culture égyptienne et connaissent encore maintenant par cœur, surtout les paysans, les noms coptes, le calendrier copte, en fonction duquel on cultive dans les champs.

 

"Au IXème siècle, L’Azhar a été construit par les chiites, 2 siècles après, Saladin l’a transformé en mosquée sunnite. Plus tard, elle est devenue le phare du monde islamique. Et personne ne peut contester le pouvoir de l’Azhar en tant que référence principale de l’Islam international, un islam « modéré ».

 

"Tout cela pour dire que, la citoyenneté ne supprime pas la dimension spirituelle des égyptiens, qu’ils soient chrétiens ou musulmans.

 

"La problématique entre les islamistes et le courant civil en Egypte :


"Les frères musulmans, confrérie née il y a 80 ans, avaient comme mission d’apprendre la religion musulmane aux musulmans. Malheureusement, très tôt, les partis politiques et les responsables de l’occupation anglaise, jusqu’avant la révolution, nous ont manipulé, parce qu’ils jouaient sur le sentiment religieux de la majorité des égyptiens. Mais actuellement, permettez-moi de vous le dire, cette manipulation se caractérise souvent par une fausse interprétation coranique et religieuse, très arriéré, obscurantiste, elle ne libère pas les égyptiens et ni ne les aide à être ouverts à tout le monde.

 

"Les adeptes de cette confrérie ne savent qu’une chose : respecter le serment qu’ils ont fait à leur guide, sur le coran et l’épée. Ils sont privés de l’utilisation de leur raison. Nous sommes très surpris de voir des médecins, des ingénieurs qui ne réfléchissent pas, puisqu’ils sont membres de la confrérie. Attention je parle ici de la confrérie et pas des musulmans ordinaires, qui sont eux majoritaires (cette confrérie ne dépasse pas 900.000 personnes sur 83 millions, donc c’est peu ! on leur donne de l’importance grâce à l’obéissance vidée de raison, dès qu’on les appelle ils se précipitent, on donne des ordres ils exécutent, c’est leur force).

 

"Cette présentation, je crois, n’est pas nouvelle puisqu’on la retrouve partout, cela nous permet d’aller plus loin pour identifier la relation entre citoyenneté et religion dans la pensée des chefs de cette confrérie.

 

"Parmi les penseurs, Taarik Bichery (maitre de la pensée), considère qu’il n’y a pas de différence entre l’Etat religieux et l’Etat civil, c’est ce qu’il a écrit dans un article récent du journal Al Chourouk, ce qui montre bien dans quelle confusion on est.

 

"Abdel Wahab El Messiri (qui est mort) a écrit deux tomes sur le laïcisme occidental. Il n’arrive pas à accepter des laïcs qu’ils ne soient pas religieux. Pour lui un laïc c’est un athée.

 

"Et le Docteur Abdel Menahem, qui s’est présenté aux présidentielles à côté de Mohamed Morsi, a une idée très vague : souvent il parle d’une citoyenneté avec une référence religieuse. Qu’est-ce qu’une référence religieuse ? C’est écrit dans la Constitution que la charia est la référence officielle, pourquoi confondre ?

 

"Donc, une confusion totale chez les islamistes qui bloque l’évolution du dialogue entre ceux qui veulent faire l’Etat civil, l’Etat modéré, l’Etat de la loi, et ceux qui veulent faire un Etat théocratique : les frères musulmans et les salafistes.

Voilà où en sont ceux de ce côté.

 

"La révolution du 25 janvier 2011 : Comment expliquer que des révolutionnaires qui sont des citoyens de la classe moyenne, aient réussi, pour la première fois depuis des siècles, à faire bouger un peuple autour de 4 thèmes : pain, liberté, justice sociale et dignité humaine. Comment expliquer que ceux qui ont fait la révolution, ainsi que les victimes de la dictature ancienne n’en profitent pas et ne prennent pas la tête de l’Etat de la nouvelle révolution ? Seules les victimes « islamistes », qui n’avaient pas fait la Révolution, en ont profité.

 

"C’est simple, les électeurs et les élus sont les deux victimes des mêmes conditions, Quand on sait que les pauvres en Egypte sont de l’ordre de 40 millions vivant sous le seuil de pauvreté, ces gens là, pauvres, analphabètes, ce sont eux qui ont été manipulés par le slogan de charia, par les autres victimes, les leaders des frères musulmans, qui rêvent depuis 80 ans d’avoir des sièges et de restaurer le califat islamique. D’où la majorité obtenue lors des premières élections législatives. Mais sur les 5 fois où le peuple égyptien a été appelé aux urnes sur ces 5 fois, je vais vous dire comment la popularité des frères musulmans s’est dégradée. La confiance égyptienne en 6 mois de présidence de Morsi, premier président civil élu, s’effondre en raison de sa manière de gérer le pays. Ca va se dégrader et ça va continuer, à un tel point qu’on ne sait pas comment ils peuvent s’en sortir, sans aucun projet. Qu’ils soient alliés avec les militaires, ou seuls, ils n’ont présenté aucun projet, ni économique, ni politique, aucun projet pour répondre aux besoins de plus de 80 millions d’égyptiens.

 

"La révolution du 25 janvier est une révolution de citoyens égyptiens, elle ne vient pas du bureau du guide de la Confrérie. En 18 jours les citoyens ont réussi à faire chuter l’ancien régime. Cette révolution est une révolution civile par excellence. Elle a été déclenchée par des jeunes citoyens égyptiens : filles, garçons, femmes et hommes qui appartiennent à la classe moyenne et qui habitent en particulier au Caire, Alexandrie, Suez, et toutes autres grandes villes d’Egypte.

 

"Ces jeunes se sont connus via internet, et ont débattu longuement sur facebook au sujet de la torture mortelle de la police d’Alexandrie contre un jeune homme « Khaled Saïd ». Ils ont pris rendez-vous pour manifester contre le despotisme et la tyrannie le 25 janvier – grande fête de la police que le despote et ses collaborateurs étaient en train de préparer.

Plus de 100 000 jeunes se sont inscrits sur la page de « Khaled Saïd ». ils ne se connaissaient pas mais se sont mis d’accord sur le slogan : les 4 thèmes précités : pain /liberté/justice sociale/dignité humaine.

 

"Le noyau actif de cette révolution comprenait 19 jeunes de 20 et 35 ans, sans leader. Leur plan était de rentrer en contact direct et de communiquer avec la classe sociale vivant dans les bidonvilles.

 

"Qui va rendre justice à tous les martyrs et les blessés et leurs parents ?


"Une question importante s’impose après 2 ans de révolution, à tous les égyptiens, comment faire justice à ceux qui ont été martyrisés (1500 personnes, garçons et filles, grands et petits), aux milliers de blessés, sans oublier au moins 10 000 personnes qui sont encore en prison à ce jour ?

Il y a une panne quelque part dans les institutions de l’Etat, qui fait que l’Etat de droit est en congé. Et personne, malgré les promesses du président Morsi, n’est capable de rendre justice ou de prononcer une sentence contre ceux qui ont commis des crimes de morts, ou ont torturé ces égyptiens. Osons dire où il y a eu des victimes ou des massacres :

 

-25 janvier 2011, Place Tahrir et dans les grandes villes d’Egypte

-2 février 2011, autour de la place Tahrir campagne des chameaux

-11 février 2011, place Tahrir lors du départ de Moubarak

-octobre 2011, massacre de Maspero

-19 novembre 2011 à début décembre rue Mohamed Mahmoud

-16 décembre 2011 rue Kasreleini, conseil des ministres.

-1 février 2012, stade de Port-Saïd,

-décembre 2012 Palais présidentiel d’Héliopolis (Etéhadeya)

 

"Thèmes qui pourront faire l’objet de questions/réponses :

 

"Le rôle des chrétiens dans la Révolution : exemple des mobilisations de Justice et Paix et l’association Al Nahda"

 

 

 

L'auteur: Le père William Sidhom, originaire de la Haute Egypte – d’un village près de Louxor, après avoir fini ses études de philosophie et de psychologie à l’université du Caire, est entré à la Compagnie de Jésus en 1972 où il a fait quatre ans d’études à la faculté jésuite du centre Sèvre à Paris. Une maîtrise sur Averroès à Paris IV. Actuellement, il est animateur spirituel et social au collège de la Sainte-Famille. Il participe activement à la création de la société civile en Egypte. Il est responsable des deux associations, El Nahda et Khadra, avec deux équipes de jeunes et, comme adjoint, le père Mohsen Adel S.j.

 

Le père William est aussi secrétaire général de la commission épiscopale Justice et paix en Egypte et enseignant dans la faculté de théologie au Caire. Solidaire avec la jeunesse et tous ceux qui rêvent que l’Egypte réalise les valeurs de sa révolution : paix, liberté, justice sociale, et état de droit. Il s’inspire de la théologie de Libération de l’Amérique latine au sujet de laquelle il a écrit plusieurs livres en arabe pour sensibiliser le public du monde arabe.

 

Source:  http://www.chretiensdelamediterranee.com/article-colloque-19-janvier-2013-appartenance-religieuse-et-citoyennete-la-situation-egyptienne-interv-115208118.html

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publié par la Section de Pau & Pyrénées - dans Politique étrangère

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