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Pour En Savoir Plus Sur Nous...

  • Section de Toulouse-Languedoc d'Action française
  • Refondée en 2008 après une période d'hibernation par le Délégué régional de l'Action française dans le Grand Sud-Ouest Vincent Gaillère, la section de Toulouse & Haut-Languedoc rayonne sur la Haute-Garonne, le Tarn, le Tarn-et-Garonne, le Lot, l'Aude, l'Aveyron, l'Ariège et les Pyrénées-Orientales.
  • Refondée en 2008 après une période d'hibernation par le Délégué régional de l'Action française dans le Grand Sud-Ouest Vincent Gaillère, la section de Toulouse & Haut-Languedoc rayonne sur la Haute-Garonne, le Tarn, le Tarn-et-Garonne, le Lot, l'Aude, l'Aveyron, l'Ariège et les Pyrénées-Orientales.

Pas d'exclusive chez nous... sauf contre l'Anti-France!

Tout ce qui

est national

est nôtre.

Le Duc d'ORLEANS.

Vous Cherchez, Nous Trouvons!

"Que faire?" La réponse de Maurras!

"Pas de doctrine

sans action,

pas d'action

sans doctrine!"

(MAURRAS)

 

Archives Militantes De L'action Française-Toulousain Depuis 2007!

6 mai 2019 1 06 /05 /mai /2019 08:00

ACTION FRANÇAISE

Fédération interprovinciale du Grand Sud-Ouest

fondée par Pierre Pujo (†)

Fête nationale de Jeanne-d’Arc 2019

sous la présidence effective du Délégué régional de l’Action française, Directeur politique national de l’Action française

Section de Bayonne & pays basque. – Samedi 11 mai 2019. – Le lieu et l’heure exacts seront précisés ultérieurement.

Section de Bordeaux & Basse-Guyenne. – Dimanche 12 mai 2019. – Le lieu et l’heure exacts seront précisés ultérieurement.

Section de Toulouse & Haut-Languedoc. – Dimanche 12 mai 2019. – Le lieu et l’heure exacts seront précisés ultérieurement.

Section de Pau & Pyrénées. – Dimanche 12 mai 2019. – Le lieu et l’heure exacts seront précisés ultérieurement.

Dépôt de gerbes, discours politique, chants & animations diverses.

Participation aux frais: 10 euros par personne (étudiant: 20 euros).

Disposition commune à toutes les sections locales : inscription préalable obligatoire par la rubrique « contact » (donner ses nom, prénom et coordonnées complètes).

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22 janvier 2019 2 22 /01 /janvier /2019 09:00

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22 décembre 2018 6 22 /12 /décembre /2018 09:00

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25 novembre 2018 7 25 /11 /novembre /2018 09:00

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publié par la Section de Toulouse-Languedoc d'Action française - dans Militantisme d'Action française dans le Grand Sud-Ouest Notre mémoire Faits divers
19 novembre 2018 1 19 /11 /novembre /2018 09:00

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publié par la Section de Toulouse-Languedoc d'Action française - dans Militantisme d'Action française dans le Grand Sud-Ouest Nos idées politiques d'Action française Notre mémoire
18 novembre 2018 7 18 /11 /novembre /2018 09:00

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18 novembre 2018 7 18 /11 /novembre /2018 09:00

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17 novembre 2018 6 17 /11 /novembre /2018 09:00

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16 septembre 2018 7 16 /09 /septembre /2018 08:00
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31 décembre 2017 7 31 /12 /décembre /2017 16:00
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publié par la Section de Toulouse-Languedoc d'Action française - dans Vie et actes de la Maison de France Notre mémoire
16 février 2016 2 16 /02 /février /2016 19:00

La fédération interprovinciale du Grand Sud-Ouest de l'Action française et son Délégué régional, - qui avait eu le privilège de causer avec lui, - apprennent avec regret la disparition de S.E. Pierre Boutros-Ghali, ancien secrétaire général de l'Organisation des Nations-Unies, puis premier secrétaire général de l'Organisation internationale de la Francophonie voulue par Jacques Chirac.

Ce diplomate accompli, lettré ami de la culture française, était un partisan acharné du dialogue des civilisations; il savait que celui-ci ne pouvait avancer que dans l'Ordre et le Progrès, en combattant tout fanatisme, d'où qu'il vienne. Forte des mêmes convictions, la Fédération, à son niveau, poursuivra dans ce sillon.

A l'égal de notre Fondateur Pierre Pujo, nous en garderons le souvenir d'un gentilhomme, - un vrai, - égaré dans un monde qui, des bas-fonds aux classes nanties, méprise toute forme de supériorité émanant de l'intelligence et de l'honnêteté. Ils ont subi sans faiblir le même genre de trahisons et d'humiliations. Honorant leur noble exemple, défendant leur mémoire et gardant leur leçon, cela nous encourage à faire triompher la Vérité politique sur l'obscurantisme réactionnaire, fondamentaliste et démocratique!

Pour la Fédération:

Le Délégué régional,

Signé: Vincent GAILLERE

On lira ci-après l'une de ses dernières interviouves:

http://orientxxi.info/lu-vu-entendu/boutros-boutros-ghali-une-histoire-egyptienne,0994

...et sa biographie officielle:

http://www.un.org/fr/sg/formersgs/boutrosghali.shtml

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publié par la Fédération interprovinciale du Grand Sud-Ouest de l'Action française - dans Politique étrangère Notre mémoire
21 janvier 2016 4 21 /01 /janvier /2016 09:00
Une intéressante étude, par Jean Nivet, à lire par là:
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publié par la Section de Toulouse-Languedoc d'Action française - dans Notre mémoire
1 septembre 2015 2 01 /09 /septembre /2015 08:00

 31 Lisez A.F

 

 

Nous donnons ci-dessous à nos fidèles lecteurs un passionnant article, paru nagère dans Aspects de la France (l'actuelle Action Française 2000), de l'historien d'Action française Michel Vivier, décédé le 1er septembre 1958, il y a tout juste 57 ans. Il traite de Rivarol, le premier polémiste à avoir combattu par la plume et l'esprit le mouvement de 1789, qui a ravagé notre pays et le monde, et dont nous continuons de subir les conséquences politiques et intellectuelles. Il a semblé à la section de Toulouse & Haut-Languedoc de l'Action française que c'est une juste manière d'honorer la mémoire de ce grand homme trop tôt disparu que de faire connaître aux jeunes générations dépourvues de culture historique et politique ses aperçus fulgurants sur une grande figure royaliste. Puissent-ils en profiter?

 

A.F.-Toulouse & Haut-Languedoc

 

 

"Il y a deux cents ans naissait Rivarol

 

"Il y a dans Les Dieux ont soif une page émouvante et très belle : celle où France réunit dans la même charrette qui les conduit à l’échafaud le P. Longuemare, un Barnabite coupable d’avoir célébré la messe, Anaïs, une fille galante qui au nez de la police a crié « vive le roi », et un ancien traitant, le sieur Brotteaux des Ilettes, athée de bonne compagnie et lettré délicat qui eut trop de fortune et garde trop d’esprit pour n’être pas suspect aux amis de Robespierre. Et tandis que roule la charrette, le Barnabite récite les prières des morts, la fille toise avec mépris la populace, fière qu’elle est de mourir comme une reine de France, et Brotteaux, murmurant les vers familiers de son cher Lucrèce, admire la gorge blanche d’Anaïs et se prend à regretter la lumière du jour.

"Le symbole est fort clair. Par ces trois personnages, France figure les trois crimes également détestables que la Terreur se devait de châtier : la religion, le plaisir et l’esprit. Que le catholicisme et la révolution se soient jugés mutuellement incompatibles, c’est chose connue, encore que fort gênante pour les démocrates-chrétiens. Mais ce qu’on sait moins, c’est qu’avant de dresser contre elle les doctrinaires du trône et de l’autel, la Révolution avait provoqué l’hostilité railleuse des meilleurs esprits du XVIIIe siècle : l’esprit des salons, le bon goût, la douceur de vivre sont les aimables Muses qui inspirent d’abord les porte-parole de la Réaction. L’enfant terrible des Temps Modernes, le juif Bernard Franck - qui a du talent à revendre et de la présomption plus encore – croit savoir que la contre-révolution a commencé dans nos lettres par de « grandes machines » avant de finir par les flèches ironiques des « hussards » d’à présent. Il suffit pour lui répondre de citer un nom : Rivarol.

 

*

 

"Né le 26 juin 1753 et ne survivant qu’une année à son siècle, Rivarol en représente à merveille les mœurs et l’esprit. Il est de son temps par l’ampleur et la variété de ses connaissances : « Qu’ai-je besoin, disait un grand seigneur, de souscrire à l’Encyclopédie. Rivarol vient chez moi. » Avec un Fontanes, un Joubert, un Chénier, il est « de ces esprits pleinement intelligents que la poésie touche, qui ont le goût de la perfection et le sens de la lumière » et grâce auxquels, dit encore Thibaudet, le XVIIIe siècle finissant tend vers un atticisme véritable. Homme de salons, préférant la parole à la plume et célèbre autant par ses bons mots que par ses œuvres, il est aussi le type même du lettré voyageur et cosmopolite comme il en circule tant à travers l’Europe policée de ce temps-là. Cet écrivain français d’origine italienne voit son premier ouvrage couronné par l’Académie de Berlin. Il se marie avec une Anglaise. Plus tard, il émigrera en Belgique d’abord, puis à Londres, ensuite à Hambourg, et c’est à Berlin qu’il mourra. Nul pourtant n’est plus Français par la culture et par le goût que l’auteur du Discours sur l’Universalité de la Langue française, une œuvre qu’on ne pourrait plus écrire aujourd’hui, l’universalité de notre langue n’étant pas l’une des moindres victimes de la démocratie…

"Ce Discours, le Grand Larousse ne le mentionne même pas dans les quatre colonnes qu’il consacre à son auteur. Raison de plus de le citer ici, d’autant qu’écrit en 1784, il n’est pas sans esquisser déjà, cinq années avant la crise révolutionnaire ce que sera pendant la tourmente la politique de Rivarol. J’en veux pour exemple les fortes pages où il montre comment l’ordre royal est à l’origine du rayonnement de nos lettres et comment sous Louis XIV « la maturité du langage et celle de la nation arrivèrent ensemble ».

 

« En effet, quand l’autorité publique est affermie, que les fortunes sont assurées, les privilèges confirmés, les droits éclaircis, les rangs assignés ; quand la nation heureuse et respectée jouit de la gloire au dehors, de la paix et du commerce au dedans ; lorsque dans la capitale un peuple immense se mêle toujours sans jamais se confondre : alors on commence à distinguer autant de nuances dans le langage que dans la société ; la délicatesse des procédés amène celle des propos ; les métaphores sont plus justes, les comparaisons plus nobles, les plaisanteries plus fines ; la parole étant le vêtement de la pensée, on veut des formes plus élégantes. C’est ce qui arriva aux premières années du règne de Louis XIV. Le poids de l’autorité royale fit rentrer chacun à sa place ; on connut mieux ses droits et ses plaisirs ; l’oreille, plus exercée, exigea une prononciation plus douce ; une foule d’objets nouveaux demandèrent des expressions nouvelles ; la langue française fournit à tout, et l’ordre s’établit dans l’abondance. »

 

"Autre belle page, le portrait de Louis XIV. Non que Rivarol soit idolâtre du Grand Roi : « Il n’avait, croit-il, ni le génie d’Alexandre, ni la puissance et l’esprit d’Auguste. » Et pourtant, par son règne, par son œuvre, par son influence, il les égale tous deux. Voyez avec quelle justesse et quel charme Rivarol nous montre en lui l’incomparable animateur des lettres et des arts : « Il fut le véritable Apollon du Parnasse français ; les poèmes, les tableaux, les marbres ne respirèrent que par lui. Ce qu’un autre eut fait par politique, il le fit par goût. Il avait de la grâce ; il aimait la gloire et les plaisirs ; et je ne sais quelle tournure romanesque qu’il eut dans sa jeunesse remplit les Français d’un enthousiasme qui gagna toute l’Europe… » Mais il faudrait tout citer :on verrait que Rivarol rend à Louis XIV une justice que trente ans plus tard bien des ultras lui refuseront : Chateaubriand sera passé par là…

 

*

 

"Dès qu’éclate la Révolution, Rivarol se déclare contre elle. D’autres, qui lutteront contre la Terreur sont d’abord séduits par les idées libérales : c’est le cas d’un Chénier. Mais Rivarol n’est point de ces modérés qui opposeront Quatre-Vingt-Treize à Quatre-Vingt-Neuf, ni la démagogie à la démocratie. Il sait que « tout philosophe constituant est gros d’un Jacobin » et dès la première heure il entreprend la lutte. Oui, dès les débuts de la Constituante, avant même la prise de la Bastille. On cite parfois l’Anglais Burke comme le premier écrivain de la Contre-Révolution. Rivarol, à bon droit, revendique la priorité, et dans uns lettre qu’il adresse en 1791 au frère de notre auteur, Burke écrit : « J’ai vu trop tard pour en profiter les admirables annales de M. votre frère ; on les mettra un jour à côté de celles de Tacite. Je conviens qu’il y a une grande ressemblance dans notre manière de penser ; cet aveu dût-il vous paraître aussi présomptueux que sincère, si j’avais vu ces annales avant que j’écrive sur le même sujet, j’eusse enrichi le mien de plusieurs citations de ce brillant ouvrage, plutôt que de m’aventurer d’exprimer à ma manière les pensées qui nous sont communes. »

"Tandis qu’il rédige le Journal Politique National, ces « annales » que Burke admire, Rivarol continue de fréquenter salons et cafés littéraires. Avec son fidèle ami le jovial Champcenetz, avec Mirabeau-Tonneau, le frère de l’autre, buveur et ferrailleur dans égal, avec Montlosier, Ruhlière, d’autres encore, il fonde sous les arcades du Palais-Royal « La Tasse de café sans sucre », cercle joyeux où l’on fait débauche d’autant d’esprit que de victuailles et de vin. Introduit dans ce bruyant cénacle, Peltier propose de créer un nouveau journal qui mette la Révolution en épigrammes et en caricatures. Le projet est adopté et le 2 novembre 1789 paraît le premier numéro des Actes des Apôtres. Cette nouvelle Satyre Ménippée fut de loin la feuille la plus spirituelle qui parût sous la Révolution et ses joyeuses férocités faisaient encore cinquante plus tard le scandale du « girondin » Lamartine : « Si la Cour, l’Eglise et les ministres qui nourrissaient cette feuille de leurs subsides (?) avaient pour but de faire bouillonner jusqu’au débordement les vengeances de l’anarchie, elles n’auraient inventer un feu plus actif et plus âcre que les Actes des Apôtres. » Aujourd’hui encore les manuels républicains dénoncent vertueusement les calomnies et les violences de la feuille royaliste, et joliment impartiaux, la logent à la même enseigne que l’Ami du Peuple et le Père Duchesne. Il y a toutefois cette légère différence que les Actes des Apôtres n’ont jamais fait guillotiner personne, sinon leurs propres rédacteurs.

"On se tromperait d’ailleurs si l’on ne voyait dans le fameux journal qu’un pamphlet satirique. Les « articles sérieux » n’y manquent point et ceux-ci sont souvent remarquables de lucidité. A l’équipe joyeuse qui multiplie épigrammes et parodies se sont joints des publicistes plus graves : un Clermont-Tonnerre, un Lauraguais, un Langeron. A l’occasion, Suleau donne un article - François Suleau qui le 10 août va périr victime de l’immonde Théroigne de Méricourt, furie populaire en laquelle peuvent se reconnaître toutes les Pasionarias de la Démocratie… Bref, dès la fin de 89, les « Apôtres » ne sont pas moins de quarante-cinq et ils groupent au service d’une même cause perdue les talents les plus divers, voire les plus opposés. Mais Rivarol, sans conteste, les domine tous. Et s’il excelle dans l’art du pamphlet, il est bien plus et bien mieux qu’un pamphlétaire à la mode.

 

*

 

"Rivarol politique c’est l’anti-Rousseau et c’est l’anti-Saint-Just. Nul ne fut moins dupe du jargon vertueux des réformateurs égalitaires : « Ce n’est point le peuple, ce ne sont point les pauvres au nom desquels on a fait tant de mal qui ont gagné la révolution ; vous le voyez : la misère est plus grande, les pauvres plus nombreux et la compassion est éteinte (…) Que peuvent donner des riches opprimés à des pauvres révoltés ? On a renversé les fontaines publiques sous prétexte qu’elles accaparaient les eaux, et les eaux se sont perdues.

"Nos philosophes répondent que les pauvres, qui dorénavant prendront tout, ne demanderont plus rien. Mais où trouveront-ils de quoi prendre, à moins d’un massacre général de tous les propriétaires ? Et alors, en poussant un tel système, il faudra donc que, de génération en génération, les pauvres massacrent toujours les riches, tant qu’il y aura de la variété dans la possession ; tant qu’un homme cultivera son champ mieux qu’un autre ; tant que l’industrie l’emportera sur la paresse ; enfin jusqu’à ce que la terre inculte et dépeuplée n’offre plus aux regards satisfaits de la philosophie que la vaste égalité des déserts et l’affreuse monotonie des tombeaux. »

"Cet adversaire des Jacobins n’est pas pour autant libéral. On a dit que vivant trente années plus tard il eût écrit dans les Débats. Voire… Lisez plutôt cette pertinente critique des « Droits de l’Homme » tels qu’ils sont « déclarés » par l’Assemblée Constituante : « Dire que tous les hommes naissent et demeurent libres, c’est dire qu’ils naissent et demeurent nus. Mais les hommes naissent nus et vivent habillés, comme ils naissent indépendants et vivent sous les lois. Les habits gênent un peu les mouvements du corps, mais ils le protègent contre les accidents du dehors ; les lois gênent les passions, mais elles défendent l’honneur, la vie et les fortunes. Ainsi pour s’entendre il fallait distinguer entre la liberté et l’indépendance : la liberté consiste à n’obéir qu’aux lois, mais dans cette liberté, le mot obéir s’y trouve, tandis que l’indépendance consiste à vivre dans les forêts sans obéir aux lois et sans reconnaître aucune sorte de frein. On trouve donc étrange et dangereux que l’Assemblée Nationale eût rédigé le code des sauvages… »

 

"Mais un éditeur intelligent publierait une admirable anthologie avec toutes les maximes que Rivarol a nonchalamment semées à travers livres et gazettes et dont certaines, qu’il négligea d’écrire, nous furent transmises par tradition orale. En voici quelques-unes. Et d’abord celle-ci qui ne s’applique pas mal au pauvre Louis XVI : Autrefois les rois portaient le diadème sur le front ; ils l’ont maintenant sur les yeux. Et celle-ci qui fait justice à l’avance de tout ce que l’on peut conter ou croire sur l’ « internationale blanche » : La joie des rois en voyant les malheurs de l’auguste race des Bourbons, et celle de leurs courtisans en voyant la misère des émigrés, a été ineffable. Frédéric disait : « Nous autres, rois du Nord, nous ne sommes que des gentilshommes ; les rois de France sont des grands seigneurs. » Il y en avait bien assez là pour que l’envie attirât la haine, et celle-ci des crimes peut-être… Rivarol avait fort bien compris le jeu de la Prusse et de l’Angleterre et leur influence prépondérante dans le déclenchement de la Révolution. Mais si la lucidité d’un politique se mesure d’abord à l’exactitude de ses prévisions, on connaîtra celle de Rivarol quand on aura lu l’étonnante prophétie que voici. Rappelons que son auteur mourut en 1801 : Il serait plaisant de voir un jour les philosophes et les apostats suivre Bonaparte à la messe en grinçant des dents et les républicains se courber devant lui. Ils avaient pourtant juré de tuer le premier qui ravirait le pouvoir. Il serait plaisant qu’il créât un jour des cordons et qu’il en décorât les rois ; qu’il fit des princes et qu’il s’alliât avec quelque ancienne dynastie… Malheur à lui s’il n’est pas toujours vainqueur !

"Nombreuse est la postérité de Rivarol. Il y a en lui, dit Sainte-Beuve, « le pressentiment d’un grand écrivain novateur tel que Chateaubriand… d’un grand critique et poète tel qu’André Chénier… Il eut aussi en lui le commencement d’un de Maistre. » Mais d’abord procédèrent de lui les grands polémistes. Il annonce Courier par son atticisme, Rochefort par sa verve, Léon Daudet par l’indépendance de son royalisme. Car ce réactionnaire, on l’a vu, n’est pas un courtisan : c’est un gai compagnon qui s’est choisi de joyeux compères et qui bataille avec une belle ardeur contre les imbéciles et les coquins. Il est le maître de tous ceux qui dédaignent les épées mouchetées et les masques prudents. Il enseigne la pensée juste, le style alerte et la joie de combattre.

"Mais s’il faut parfois qu’un polémiste soit « un peu enragé », jamais bouche plus prompte à mordre ne fut plus polie et plus spirituelle que celle de ce causeur étincelant. Homme du dix-huitième siècle, il nous en offre le souriant antidote. Rivarol, c’est le Voltaire de la Contre-Révolution." 

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publié par la Section de Toulouse-Languedoc d'Action française - dans Notre mémoire
25 août 2015 2 25 /08 /août /2015 08:00

Toulouse vue aérienne

Vue aérienne de Toulouse et de la place du Capitole (Photo D.R.)

 

 

Pour la Saint-Louis, on se replongera avec plaisir dans ce vieil article de la très rad'-soc' Dépêche du Midi, qui semble regretter le temps où Toulouse était la capitale du Royaume de France et où son génie n'était pas bridé par le jacobinisme républicain... Ce n'est pas l'Action française-Toulouse, soucieuse d'encourager toutes les bonnes volontés royalistes, même maladroites, qui y contredira!

 

A.F.-Toulouse & Haut-Languedoc.

 

http://www.ladepeche.fr/article/2010/06/12/853710-quand-cour-roi-soleil-vivait-ville-rose.html

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publié par la Section de Toulouse-Languedoc d'Action française - dans Notre mémoire
17 juin 2015 3 17 /06 /juin /2015 08:00

En ce soixante-quinzième anniversaire de l'accession salvatrice du maréchal Pétain au gouvernement de la France, l'Action française-Toulouse propose à ses lecteurs une intéressante évocation de Jean Mistler, académicien et homme politique français, venu du radicalisme au maréchalisme. Nous en extrayons quelques réflexions profondes, gauloises et drôles sur la nature du Pouvoir, de l'homme et de la femme.

A.F.-Toulouse & Haut-Languedoc

« Ceux qui vantent les délices du pouvoir, ceux-là parlent de ce qu'ils ignorent : ils ne savent pas combien il est pénible de se sentir exposé au regard de tant d'hommes qu'on ne voit pas, d'être un nom sur tant de bouches anonymes, combien il est fatigant de porter sur ses épaules tant les soucis des autres sans avoir jamais le temps de penser à un souvenir, à une image, à un rêve : se réveiller au matin avec une antichambre pleine de solliciteurs, marcher au milieu des apparences sans jamais savoir si les paroles d'un serviteur sont sincères, si le sourire d'une femme cherche votre cœur ou s'il flatte votre puissance d'un jour, se demander où est le mensonge et où est la vérité, lire la crainte sous le respect, l'envie sous la politesse, enfin vivre environné de la foule des courtisans et aussi isolé que si la charge dont on est investi dressait autour de vous les barreaux d'une cage d'or. » (octobre 1946)

« J'ai le même amour pour ce qu'a fait l'Allemagne dans le passé, j'ai eu horreur de l'Allemagne hitlérienne et je n'aime pas beaucoup l'Allemagne trop industrielle d'aujourd'hui. L'Allemagne que j'aime est celle que je vois encore de temps en temps, c'est-à-dire la Bavière où il y a encore des villes selon mon goût… » (1979)

« Je n'écris pas pour vivre et je ne vis pas pour écrire. Je crois savoir vivre et j'essaie d'écrire, sans me flatter que mes livres auront beaucoup plus d'intérêt que les agendas de mes années mortes où huit pages sur dix restent vierges. »

L'or est un métal affreux mais inaltérable ; c'est comme une femme laide qui ne vieillirait pas.

« Je ne sais pas, se lamentait cette vieille femme, si Dieu est sourd ou muet ».

« Les jeunes sont assez sots et parfaitement ignorants. – Oui, mon cher confrère, mais ils nous enterreront ! »

« Le public regarde toujours le chef d'orchestre, les musiciens jamais. »

« Parmi les romans-fleuves, bien peu sont navigables. »

« Le tourisme est l'industrie qui consiste à transporter des gens qui seraient mieux chez eux, dans des endroits qui étaient mieux sans eux. »

« Les sourds adorent les concerts, peut-être parce qu'ils n'entendent pas les gens qui toussent. »

« La franchise militaire n'est, bien entendu, qu'une franchise postale. »

« Un jour, sortant de l'Académie après une séance du dictionnaire, Mondor et Duhamel croisent une jolie fille dans la cour de l'Institut. « Celle-là, s'écrie Duhamel, je lui ferais bien l'amour ! - A nos âges, murmure Mondor, ne vaudrait-il pas mieux dire : je lui ferais volontiers l'amour ? »

« Les gens vraiment méchants ne perdent pas leur temps à dire des méchancetés. Ils en font. »

« Nous ne demandons pas aux jolies femmes d'être intelligentes, mais nous ne pardonnons pas aux femmes intelligentes d'être laides. »

« Un clocher roman du XIIIe siècle, un carré de tilleuls du XVIIIe siècle et un poilu de bronze du XXe.Chaque époque fait ce qu'elle peut. »

http://www.lauragais-patrimoine.fr/HISTOIRE/JEAN-MISTLER/JEAN-MISTLER.html

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publié par la Section de Toulouse-Languedoc d'Action française - dans Notre mémoire
8 avril 2015 3 08 /04 /avril /2015 08:00

En hommage à lady Thatcher, décédée il y a deux ans, qui a opéré dans son pays une véritable Contre-Révolution économique et sociale, nous publions le billet ci-dessous, écrit par une femme ayant travaillé avec elle, et qui traduit parfaitement la reconnaissance que lui vouent la majorité des Britanniques. Même si les conditions sont différentes chez nous, un homme politique réaliste ne peut manquer de la considérer comme une femme d'Etat européenne marquante de la deuxième moitié du XXème siècle, et de s'inspirer de son volontarisme.

A.F.-Pau & Pyrénées

She served her country well

Courage, kindness and conviction were the hallmarks of the Margaret Thatcher I knew.

     

 

"By any measure Margaret Thatcher was a towering figure. She was a woman of deep beliefs: belief in Parliamentary democracy as understood in the tradition that she observed and inherited when she entered Parliament in the late 1950s, belief in the norms of marriage and family life as they had been lived for innumerable generations, belief in the Judeo-Christian moral code.

 

"She served as Prime Minister of Britain with courage. She restored morale to a nation which had become mired in political and economic muddle; she showed strong leadership during the Falklands War; and she played a major role in bringing freedom to Eastern Europe and putting an end to the Cold War.

 

"She was a kindly and pleasant woman who was good to work with. As part of my duties at the Conservative Research Department in 1978 and 1979, I produced reports for her and the Shadow Cabinet. Under her competent and confident leadership we felt energised.

 

"There was also drama and courage.  In 1979, as the election drew near, a bomb planted by an IRA splinter group exploded in Parliament’s underground car park. It killed Airey Neave, the World War II hero and MP who was one of Mrs Thatcher’s close colleagues and allies. As Prime Minister she narrowly escaped a similar fate. In 1984 an IRA bomb exploded at 2.54am in the Grand Hotel during the Conservative Party conference in Brighton. Five people were killed and 31 gravely wounded; part of Mrs Thatcher’s suite was destroyed. She delivered her speech, as scheduled, later that morning.

 

"Margaret Thatcher was first and only woman to serve as Britain’s Prime Minister, but extreme feminists could never bring themselves to honour her for this. She stood for things they disliked: she believed in traditional marriage, she loved Britain’s history; she was proud of her country’s achievements; she was a patriot; she admired military courage. But these women couldn’t even bring themselves to acknowledge the heights to which she had climbed. A grammar school girl whose father owned a grocer’s shop, she went to Oxford, became a research chemist, a barrister, a Member of Parliament, a shadow minister, a minister and finally the Prime Minister.

 

"However, millions of people in Britain and around the world appreciated her -- and I am among them.

 

"I admire not only her courage and her deep belief in human dignity (which was the basis of her opposition to Communism and her conviction about the right of Eastern Europeans to freedom), but also her genuine common sense and lack of pomposity or pride.

 

"I remember collecting tickets at the entrance to a Conservative party jamboree. It was a smart-dress affair in a big hotel. In due course Mrs T. and her husband Dennis arrived. As they came through the door she asked him, “Have you got the tickets?” Did she really think that they wouldn’t be allowed in unless she could present her ticket to me? She was the Prime Minister!

 

"She was an inspiring speaker, a dedicated and conscientious public servant, and a genuine patriot. History will honour her as a woman who served her country and the cause of freedom. She has Britain’s gratitude for her dedication and for her achievements. I salute the memory of Margaret Thatcher."

 

Joanna Bogle writes from London.

 

Source: http://www.mercatornet.com/articles/view/she_served_her_country_well

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publié par la Section de Pau & Pyrénées - dans Notre mémoire
21 janvier 2015 3 21 /01 /janvier /2015 09:00

Insigne-de-la-bandera-Jeanne-d-Arc.jpg

En ce deux cent vingt-deuxième anniversaire de l'exécution par les révolutionnaires du roi Louis XVI, l'Action française-Toulouse & Haut-Languedoc évoque son noble souvenir en proposant à ses amis les réflexions que ce tragique évènement de l'histoire de France à inspiré à un de nos grands écrivains, Albert Camus. On notera la convergence de ses vues avec celles de l'Action française sur son importance et la gravité du régicide dans la décadence de notre Pays.

A.F.-Toulouse & Haut-Languedoc

 

"Le 21 janvier, avec le meurtre du Roi-prêtre, s’achève ce qu’on a appelé significativement la passion de Louis XVI. Certes, c’est un répugnant scandale d’avoir présenté, comme un grand moment de notre histoire, l’assassinat public d’un homme faible et bon. Cet échafaud ne marque pas un sommet, il s’en faut. Il reste au moins que, par ses attendus et ses conséquences, le jugement du roi est à la charnière de notre histoire contemporaine. Il symbolise la désacralisation de cette histoire et la désincarnation du Dieu Chrétien. Dieu, jusqu’ici, se mêlait à l’histoire par les Rois. Mais on tue son représentant historique, il n’y a plus de roi. Il n’y a donc plus qu’une apparence de Dieu relégué dans le ciel des principes.

"Les révolutionnaires peuvent se réclamer de l’Evangile. En fait, ils portent au Christianisme un coup terrible, dont il ne s’est pas encore relevé. Il semble vraiment que l’exécution du Roi, suivie, on le sait, de scènes convulsives, de suicides ou de folie, s’est déroulée tout entière dans la conscience de ce qui s’accomplissait. Louis XVI semble avoir, parfois, douté de son droit divin, quoiqu’il ait refusé systématiquement tous les projets de loi qui portaient atteinte à sa foi. Mais à partir du moment où il soupçonne ou connaît son sort, il semble s’identifier, son langage le montre, à sa mission divine, pour qu’il soit bien dit que l’attentat contre sa personne vise le Roi-Christ, l’incarnation divine, et non la chair effrayée de l’homme. Son livre de chevet, au Temple, est l’Imitation de Jésus-Christ. La douceur, la perfection que cet homme, de sensibilité pourtant moyenne, apporte à ses derniers moments, ses remarques indifférentes sur tout ce qui est du monde extérieur et, pour finir, sa brève défaillance sur l’échafaud solitaire, devant ce terrible tambour qui couvrait sa voix, si loin de ce peuple dont il espérait se faire entendre, tout cela laisse imaginer que ce n’est pas Capet qui meurt mais Louis de droit divin, et avec lui, d’une certaine manière, la Chrétienté temporelle. Pour mieux affirmer encore ce lien sacré, son confesseur le soutient dans sa défaillance, en lui rappelant sa « ressemblance » avec le Dieu de douleur. Et Louis XVI alors se reprend, en reprenant le langage de ce Dieu : « Je boirai, dit-il, le calice jusqu’à la lie ». Puis il se laisse aller, frémissant, aux mains ignobles du bourreau."    

Albert Camus, L’Homme révolté, La Pléiade.

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publié par la Section de Toulouse-Languedoc d'Action française - dans Notre mémoire
21 août 2014 4 21 /08 /août /2014 18:00

Trois_Couleurs_1.jpg

 

C'est avec émotion que l'on apprend de Gascogne la disparition de Pierre Lagaillarde, ancien député d'Alger, ancien bâtonnier du barreau d'Auch, le 17 août dernier. Il était entré dans la mémoire collective nationale en 1960, lors de l'affaire des Barricades, alors que, tout jeune président de la corpo de droit d'Alger, il avait revêtu sa tenue léopard d'officier parachutiste pour commander la résistance des Algérois à la méprisable politique de bradage de l'Algérie française, notre plus belle province, par De Gaulle et ses séides.

 

Par son exemple donné à une opinion publique indifférente, il avait fait comprendre que sans l'Algérie, "dernier cadeau de la Monarchie au peuple", la France amputée ne serait plus tout à fait elle-même. Elle ne le redeviendra que lorsque ces deux pays seront fraternellement et équitablement confédérés sous une même Couronne traditionnelle, antidémocratique et décentralisée. Cette juste réconciliation, indispensable à la paix en Méditerranée, doit être un des buts d'une politique d'Action française au XXIème siècle.  


Bien qu'il n'ait jamais appartenu à l'Action française proprement dite, la fédération interprovinciale du Grand Sud-Ouest de l'Action française et ses sections de Bordeaux & Basse-Guyenne, de Toulouse & Haut-Languedoc, de Pau & Pyrénées et de Bayonne & pays basque saluent avec respect la mémoire de ce combattant de la Plus Grande France et d'une Nation qui n'a jamais été raciste. Ce grand patriote appartenait à une génération d'hommes indomptables, - celle de l'honorable Pierre Pujo, dont nous perpétuons l'incorruptible héritage politique d'A.F., - qui "mettaient leur peau au bout de leurs idées" et qui savaient ce qu'Honneur veut dire. C'est suffisamment rare aujourd'hui, même et surtout à l'extrême-Droite, pour être rappelé.  

 

 

Vincent GAILLERE

Délégué régional de l'Action française

dans le Grand Sud-Ouest

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publié par la Fédération interprovinciale du Grand Sud-Ouest de l'Action française - dans Notre mémoire
8 août 2014 5 08 /08 /août /2014 08:00

Couple moderne

Bobos de tous les pays, unissez-vous!

(Photo D.R.)

 

 

Alors que le pays légal célèbre ces temps-ci jusqu'à la nausée la mémoire du grand bourgeois de province, fondateur du socialisme réformiste moderne, nos lecteurs aimant la vérité historique seront intéressés par les quelques citations suivantes, qui montrent une autre facette, moins connue, du personnage, même si ce genre de fortes déclarations étaient tenues, à la Belle Epoque, pour assez certaines pour être répandues à Gauche comme à Droite. Et encore, quand il les prononçait, I'Etat hébreu n'existait pas! Jaurès-le-Généreux aurait-il été pro-sioniste et belliciste néo-con comme Hollande? Rien n'est moins sûr! Ce dont on est à peu près certain, par contre, à lire leur radicalisme, c'est que jamais Jaurès n'aurait voté pour le néo-Front national mariniste!

A.F.-Toulouse & Haut-Languedoc

 

 

*

Jean Jaurès, La Dépêche de Toulouse, 1er mai 1895:

« Dans les villes, ce qui exaspère le gros de la population française contre les juifs, c’est que, par l’usure, par l’infatigable activité commerciale et par l’abus des influences politiques, ils accaparent peu à peu la fortune, le commerce, les emplois lucratifs, les fonctions administratives, la puissance publique. (…) En France, l’influence politique des juifs est énorme mais elle est, si je puis dire, indirecte. Elle ne s’exerce pas par la puissance du nombre, mais par la puissance de l’argent. Ils tiennent une grande partie de de la presse, les grandes institutions financières, et, quand ils n’ont pu agir sur les électeurs, ils agissent sur les élus. »

 

*

Jean Jaurès, La Dépêche de Toulouse, 13 mars 1895:

« J’estime que la juiverie politique et financière qui nous ronge est la plus grande plaie sociale du jour. »

 

*

Jean Jaurès, discours au Tivoli, cité dans La Petite République, 9 juin 1898:

« Nous savons bien que la race juive, concentrée, passionnée, subtile, toujours dévorée par une sorte de fièvre du gain quand ce n’est pas par la fièvre du prophétisme, nous savons bien qu’elle manie avec une particulière habileté le mécanisme capitaliste, mécanisme de rapine, de mensonge, de cor­ruption et d’extorsion. »

 

*

Source: http://unionrepublicaine.fr/jaures-netait-pas-un-brave-prophete-laique/

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publié par la Section de Toulouse-Languedoc d'Action française - dans Notre mémoire
14 juillet 2014 1 14 /07 /juillet /2014 08:00

Alors que l'on commémore depuis l'an dernier le deux-cent vingtième anniversaire des guerres de Vendée, on lira avec un particulier intérêt l'historique suivant, qui retrace la genèse du double coeur vendéen, symbole aujourd'hui communément admis de la lutte, des sacrifices et de la mémoire de toute une population courageuse.

A.F.-Toulouse & Haut-Languedoc

"Extrait de l’article publié par Fabian de Montjoye, antiquaire en bijoux anciens, « La broche dite « double cœur vendéen », Revue du Souvenir vendéen, juin 2010, p. 15-17:

"Fabian de Montjoye a retracé de façon très convaincante l’apparition du double cœur, dit « vendéen ». Son étude en révèle l’origine dans un bijou ancien.  

Il faut remonter à la « guimbarde », broche en forme de cœur ajouré, qui était un accessoire servant d’épingle de col aux hommes, en Poitou, Charente et Saintonge. Cette guimbarde, du nom d’un instrument de musique rudimentaire dont la forme est très proche de la sienne, était fabriquée principalement à Niort et à Nantes, vraisemblablement dès l’Ancien Régime. 

Sa forme en cœur – pas encore double – relève, non pas d’une dévotion au Sacré-Cœur (pourtant fort répandue dans l’Ouest au XVIIIe siècle), mais de la symbolique amoureuse, comme le confirme bien souvent la présence d’une flèche, celle de Cupidon, transperçant le cœur. Ces flèches disparaissent d’ailleurs lorsque la croix apparaît, plus tardivement, au sommet du bijou. Quant à la couronne, attestée avant la croix, elle ne peut symboliser que le mariage, qui « couronne » l’amour. Portée à l’origine par les hommes, cette broche pouvait être un présent amoureux, celui d’une fiancée.  

"Au début du XIXe siècle, la symbolique amoureuse de l’accessoire vestimentaire est concurrencée par une référence collective politico-religieuse, en relation avec le Sacré-Cœur de Jésus, arboré par les combattants vendéens et chouans comme signe de reconnaissance. 

"Ce n’est véritablement qu’après l’équipée de la duchesse de Berry dans l’Ouest, en 1832, que se répand le bijou en double cœur à connotation religieuse et monarchiste que l’on connaît : un cœur pour Dieu (symbolisé par la croix) et l’autre pour le Roi (représenté par la couronne). Fabriqué principalement à Niort et aux Sables-d’Olonne, il connaît un grand succès et, du coup, perd progressivement sa référence politique pour devenir un simple bijou d’ornement, représentatif d’une région. 

La vocation « emblématique » de cette broche, due à l’attachement identitaire que lui portent les Vendéens, va aussi fixer définitivement sa forme. Ainsi, la liberté de style propre aux guimbardes fonctionnelles (annulaire ou cordiforme, avec ou sans flèche, avec ou sans couronne, avec ou sans fleur de lys, …) va s’uniformiser en un double cœur couronné et sommé d’une croix. Ce modèle, fixé au milieu du XIXe siècle, ne variera guère et demeurera en usage populaire jusqu’au milieu du XXe siècle, avant de connaître un certain renouveau dans les années 1980." 

 

épingle de col

 

scapulaire au Sacré-Coeur de Jésus

 

broche "vendéenne" au double coeur

 

"Extrait de l'article publié par Thierry Heckmann, "1943. La Vendée se dote d'un blason. De l'identité à l'emblème", Recherches vendéennes, n° 6, 1999, p. 291-294:

"Rappelons que logos et blasons, à l'instar d'une signature, constituent un signe de reconnaissance simple, dont les caractéristiques doivent permettre à quiconque d'en identifier l'auteur au premier coup d'œil. Nombre de personnes morales s'en sont doté au cours des âges, les villes en particulier. Le ralentissement de la création héraldique, amorcé déjà sous l’Ancien Régime, correspond à la perte d’autonomie et donc d’identité des collectivités locales face à l’Etat. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que la décentralisation des pouvoirs, amorcée en 1982, ait été rapidement suivie par la création de milliers de logos, à la demande des départements et des communes. De conception souvent trop cérébrale, leur symbolique compliquée échappe parfois à la population, qui ne se les approprie pas, forçant les élus à en changer. Comme jadis pour le blason, c’est la notoriété qui enracine un logo. Force est de reconnaître qu’en Vendée elle s’accompagna d’un succès immédiat auprès du public. Il ne s’agissait à vrai dire que du relookage des armes du département, dont la création nous reporte quarante-six ans plus tôt. 

"C’est en effet en 1943 que le bureau du conseil départemental promulgua les armes de la Vendée. Cette question s’était posée en marge d’un débat récurrent depuis 1937 sur la répartition des départements en régions ou provinces. On venait d’attribuer des armes à toutes les communes de la Seine, au Kremlin-Bicêtre comme à Orly : « d’azur … chargé de cinq avions de sable, volant en pal » ! Dans ce contexte, la Revue du Bas-Poitou prit l’initiative d’inviter ses lecteurs à présenter leurs propositions. Son choix reçut l’approbation officielle et bénéficia d’une telle popularité que personne ne songea à s’en offusquer, tant l’appropriation qu’en faisait la population dépassait le modeste usage officiel d’un organe administratif encore sans grande personnalité. 

"Il est vrai qu’on avait eu le souci de choisir des armes pour ainsi dire parlantes, évoquant sans conteste la Vendée, tout en cherchant à éviter qu’il ne s’agisse que d’une Vendée. La devise, « Utrique fidelis » (fidèle à l’un et à l’autre), proposée par un fonctionnaire, l’archiviste du département, faisait explicitement référence à la présence de braves du côté des Bleus comme de celui des Blancs. Le choix d’un cœur évidé surmonté d’une couronne, et même sous sa forme de double cœur, était inspiré des décors d’armoires ou d’orfèvreries bien attestés avant même la Révolution et si fréquents en Vendée. Le Dr Baudouin, aux opinions peu suspectes d’avoir été réactionnaires, avait cru pouvoir en établir l’existence depuis les Gaulois dans un article documenté en 1903. La croix, ajoutée au XIXe siècle, avait fini par faire appeler couramment cet emblème cœur vendéen, et le savant archéologue d’affirmer alors que ce « bijou local [était] la caractéristique la plus typique qu’on puisse souhaiter pour notre département ». On se risqua donc à en faire un nouveau meuble héraldique, mais après quelques précautions. Les cœurs étaient évidés et au nombre de deux pour éviter toute analogie directe avec un Sacré-Cœur. La croix, aux branches égales, n’épousait pas la forme triomphante de la croix latine à forte connotation religieuse. La couronne, stylisée, restait avant tout un ornement et n’était pas plus la couronne royale caractéristique que celle de toute reine de village. Enfin, on avait écarté d’emblée tous les projets présentant des chouettes chouannes, des fleurs de lys, des croix glorieuses, ou même des faux vendéennes. Héraldique oblige, on avait entouré l’écu d’une « bordure componée aux armes de la province du Poitou ». Trop compliquée à reproduire et au caractère plus officiel que populaire, elle s’avéra inutile et ne tarda pas à tomber en désuétude. 

"Le blason de la Vendée, département créé sous la Révolution, entérinait donc la forme d’un emblème qui se cherchait depuis un siècle et que la tradition avait travaillé : en partie antérieur à la guerre de Vendée, il en évoquait le souvenir fondateur ; il s’en démarquait aussi suffisamment pour acquérir une actualité que ne devait pas contrarier une lecture historique. "

Première moitié du XIXe siècle : un bijou stylisé auquel on vient d'ajouter une croix. Sa référence discrète à l'histoire et sa popularité en font une caractéristique régionale, "les coeurs vendéens", sans lier sa lecture à un événement passé. 

Deuxième moitié du siècle : différentes interprétations du bijou, comme celui-ci, tentent de rendre sa signification univoque. 

1943 : le département de la Vendée adopte les coeurs vendéens comme meuble héraldique caractéristique de son blason. 

1989 : le blason engendre un logo dont le succès confirme le choix. 

... mais suscite aussi un contre-projet (existe en bleu et en rouge).

 

Source:  http://archives.vendee.fr/Decouvrir/Pages-d-histoire/Miscellanees/Du-blason-de-la-Vendee-a-son-logo 

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publié par la Section de Toulouse-Languedoc d'Action française - dans Notre mémoire
17 juin 2014 2 17 /06 /juin /2014 08:00

4 Piliers Fédération

 

 

On lira ci-après l'intéressant compte-rendu d'un livre sur la politique scientifique du gouvernement du maréchal Pétain, très en avance sur ce domaine, comme dans tant d'autres, (comme l'a montré l'an dernier l'historien Philippe Prévost dans sa série de conférences sur "Vichy, acteur de la modernisation de la France": http://actionfrancaiseaquitaine.over-blog.com/article-vichy-inventeur-et-acteur-de-la-modernisation-de-la-france-reunions-d-action-francaise-a-bordeaux-le-116989676.html ) sur celle de stagnation des Républiques qui l'ont précédé et suivi.

Depuis Barrès, les nationalistes français se  sont toujours préoccupés du sort de notre recherche scientifique. C'est ainsi que le tiers des organismes de recherche publique actuels ont été créés sous le gouvernement de l'Etat français. Pressés par les cruelles nécessités nées de la défaite de la France par l'Allemagne, le génie innovateur des hommes du Maréchal a été d'orienter la recherche vers l'amélioration du potentiel de la France dans tous les domaines, de doter ces organismes d'un "masse critique" suffisante pour durer jusqu'aujourd'hui, et pour leur permettre de compter parmi les plus grands instituts mondiaux. Par le patriotisme de leurs fondateurs, ainsi que par leurs travaux au service du peuple français pendant la guerre et après, ces organismes de haute valeur ont amplement montré que leur conception était moderne et bienfaisante.  

A.F. Toulouse & Haut-Languedoc

 

"Malgré les pénuries et l'isolement, les scientifiques travaillent d'arrache-pied dans les laboratoires de la France occupée. Le régime de Pétain enrôlera les plus dociles et restructurera l'effort public. Sait-on qu'un tiers de nos grands organismes de recherche sont nés sous Vichy ?

"Rutabagas, semelles en bois et rationnement... Qui donc avait encore le coeur à se soucier de science, en France, sous l'Occupation ? Et pourtant, les chercheurs n'ont pas déserté leurs laboratoires entre 1940 et 1944. À la faculté des sciences de Paris, on ne soutient certes qu'une quarantaine de thèses par an, moitié moins qu'avant-guerre. Mais de quelle qualité ! Un certain Jacques Monod, biologiste, qui sera récompensé d'un Nobel en 1965, soutient sa thèse en 1941 ; malgré les lois antisémites, un jeune mathématicien juif, Laurent Schwartz, fait de même en 1943, sept ans avant d'obtenir la prestigieuse médaille Fields. C'est aussi la période où, dans les laboratoires de Rhône-Poulenc, le biologiste Bernard Halpern, juif lui aussi, met au point le premier médicament anti-histaminique, l'Antergan, pionnier d'une famille de molécules appelées à connaître une belle carrière. Sous Vichy, la recherche française pratiquait-elle donc le science as usual ?

"On pourrait le penser au vu de la production scientifique prolifique de certains chercheurs durant cette époque troublée. Dans ses Mémoires, Louis Néel, Nobel de physique 1970, s'attaque ainsi à « la légende selon laquelle rien de bon en physique n'a été fait pendant l'Occupation ». Il y oppose les quelque 40 publications et brevets de son groupe pendant la guerre, période durant laquelle débute la construction du centre de recherche sur le magnétisme de Grenoble, qu'il dirigera toute sa vie. En biologie, 25 articles paraissent entre 1941 et 1944 sous la signature du microbiologiste André Lwoff. Et, en 1945, le biologiste Antoine Lacassagne, de l'Institut du radium, lui-même auteur de 31 études entre 1940 et 1945, s'excuse de « ne pouvoir donner qu'un aperçu d'ensemble de la centaine de travaux publiés en moins de cinq ans ». Explication a posteriori du principal collaborateur de Lacassagne à partir de 1941, Raymond Latarjet : « Malgré les restrictions [...], on travaillait avec ardeur dans cet Institut du radium [...]. La guerre favorisait même le travail, en supprimant tout divertissement, et en donnant à ceux qui ne combattaient pas la notion que ce travail devenait pour eux un double devoir. »

"L'« ardeur » rend sans doute plus facile à supporter les innombrables difficultés matérielles de l'époque. Les pénuries frappent particulièrement les laboratoires. Le Pyrex, qu'utilisent les chimistes pour souffler leur verrerie, devient fragile à cause du manque de bore qui entre dans sa composition. Le platine, catalyseur de nombreuses réactions chimiques, fait défaut. Les biologistes peinent à nourrir les animaux sur lesquels ils font des expérimentations. Les généticiens de l'Institut de biologie physico-chimique, qui étaient parvenus à importer 50 kilogrammes de sucre roux de Martinique pour nourrir leurs mouches drosophiles, doivent affronter la fureur des femmes de service, indignées qu'on gaspille ainsi une denrée des plus rares. Autre problème : l'isolement des chercheurs français. Les revues scientifiques anglo-saxonnes n'arrivent plus, les revues allemandes, très importantes en chimie et en physique, ne sont livrées qu'au compte-gouttes. La participation aux congrès internationaux devient impossible, et les communications au sein même du pays, coupé en deux zones, sont difficiles. « Nous avons pratiquement travaillé en circuit fermé pendant cinq ans, sans contact avec l'extérieur », se souvient Louis Néel dans ses Mémoires.

"Quelques nouvelles de la science étrangère arrivent cependant par le Bulletin analytique du CNRS. Animé par le minéralogiste Jean Wyart, le service de documentation du CNRS a en effet réussi à organiser une contrebande des revues scientifiques étrangères, notamment anglo-saxonnes. Le personnel de ce service épluche les précieux Journals et publie dans le Bulletin les titres traduits des articles, accompagnés d'un résumé succinct. Les chercheurs peuvent ensuite se procurer une copie microfilmée des articles qui les intéressent. Succès fulgurant : les tirages de 1944 du Bulletin analytique rivalisent avec ceux des prestigieux Comptes rendus de l'Académie des sciences.

"L'« anti-France » écartée

"Le régime pétainiste saura, lui aussi, s'appuyer sur l'« ardeur » afin de mobiliser, pour ses objectifs, la recherche française. Qui aurait pu s'en douter ? En juillet 1940, les hommes de Vichy n'ont pas de projet scientifique pour la France. Ils s'unissent plutôt dans une détestation du passé et de ce Front populaire qui vient de créer, en 1939, le CNRS. L'organisme, dirigé par deux hommes de gauche, est conçu par ses fondateurs comme le bras scientifique de l'État au service de la Défense nationale. Dans cette tâche, il ne se fera pas que des amis dans les laboratoires des facultés, jaloux de leur indépendance.

"Sitôt la défaite consommée et le gouvernement de Pétain installé, une partie de la recherche fera les frais de l'épuration de l'appareil d'État entamée par le régime. L'« anti-France » syndicalistes, militants de gauche, étrangers récemment naturalisés, Juifs et francs-maçons sera écartée de la fonction publique, et notamment des universités. Selon les pointages de l'historien Claude Singer, 126 Juifs, 40 opposants politiques dont le physicien Paul Langevin et 27 francs-maçons sont révoqués des universités françaises entre 1940 et 1941, soit environ 12 % du corps enseignant. Certains bannis partent en exil lire ci-contre « Le refuge américain ». D'autres trouvent refuge dans l'industrie. D'autres enfin profitent, pour un temps, de bourses que le CNRS conserve le droit d'accorder aux chercheurs indésirables. Mais, à la rentrée de 1942, le Commissariat général aux questions juives supprime les bourses aux 21 scientifiques juifs qui en bénéficiaient encore. Plusieurs chercheurs de renom, arrêtés parfois jusque dans leurs laboratoires, périront dans les camps nazis.

"Vichy réprime. Il va également administrer. Dès l'été 1940, le carburant, les moyens de chauffage, le ravitaillement manquent, et le gouvernement se demande comment passer l'hiver. La recherche peut aider à résoudre ces problèmes, avancent alors à Vichy ceux que l'on appellera bientôt les « technocrates ». Qui sont-ils ? Des hommes pour qui la Révolution nationale est un « ferment du progrès technique », « l'insertion du futur dans le présent », comme l'écrit un de leurs éminents représentants, le secrétaire d'État à la Production industrielle Jean Bichelonne. Jeunes, souvent diplômés des grandes écoles, familiers de la haute administration ou dirigeants d'entreprises, les technocrates veulent moderniser le pays en mobilisant la recherche scientifique. Ils se donnent carte blanche. Il n'y a plus de contrôle parlementaire et l'occupant allemand se montre relativement indifférent à ces questions. À Berlin, en effet, on est fort d'une écrasante supériorité scientifique : entre 1919 et 1939, Allemands et Autrichiens remportent 9 prix Nobel de chimie, 7 de biologie et 6 de physique. La France est pâlichonne avec ses 5 lauréats, et l'occupant en est bien conscient : en 1941, les autorités d'occupation transmettent au ministère de l'Éducation du Reich à Berlin le décret de réorganisation du CNRS français, accompagné d'un laconique et condescendant : « Les intérêts allemands ne sont pas touchés. Il n'y a pas d'objection à faire. »

"Mobilisation scientifique

"Les hommes de Vichy peuvent alors transformer à leur guise le CNRS honni en pourvoyeur de moyens et de méthodes de ravitaillement. Cap sur la recherche appliquée. Le nouveau patron de l'organisme, Charles Jacob, géologue et politiquement conservateur, vante le concret des travaux du Centre lors des conseils d'administration : un nouveau procédé de filtration de l'air pour les moteurs Diesel des trains le 7 octobre 1941 ; la génétique du topinambour le 11 février 1942 ; la congélation de la viande et des légumes le 12 octobre 1943, etc. Ces rapports donnent lieu à des rapprochements qui paraissent aujourd'hui comiques : à la séance du 12 décembre 1941, les administrateurs approuvent l'octroi de 12 000 francs à l'abbé Breuil, professeur au Collège de France, pour « lui permettre de faire exécuter des relevés de peintures et de gravures à la caverne de Lascaux », qui vient d'être découverte. Juste après, les mêmes votent une subvention deux fois supérieure à un professeur de la faculté des sciences de Clermont-Ferrand pour « des travaux de jardinage nécessités par les recherches sur la pomme de terre » !

"La mobilisation scientifique voulue par les technocrates ne se limite pas au recentrage du CNRS. Chaque ministère, ou presque, se dote de ses propres organismes de recherche. La Santé avec l'Institut national d'hygiène en 1941 lire ci-contre l'interview de Jean-François Picard ; les Colonies avec l'Office scientifique de recherches coloniales en 1943 ; l'Agriculture avec le Service de recherche agronomique en 1943. Le ministère de l'Industrie se distingue par un certain jusqu'auboutisme : il crée le Centre national d'étude des télécommunications le 4 mai 1944, puis l'Institut français du pétrole sept jours après le débarquement de Normandie ! Chaque fois, l'objectif est le même : mobiliser les chercheurs pour trouver des solutions aux pénuries et pour moderniser l'industrie.

"Une figure se détache de cet establishment scientifique qui prospère sous l'Occupation : Alexis Carrel, médecin et physiologiste. Aussi brillant qu'arrogant, Carrel n'a que des ennemis, ou presque, dans les cercles scientifiques français. Il a fait toute sa carrière aux États-Unis, où il a même reçu son prix Nobel de 1912. Pourtant, en février 1941, Carrel revient en France. Vichyssois, il se laisse convaincre de lancer ce projet qu'il avait évoqué dans son best-seller, L'Homme cet inconnu, en 1935 : créer un « Aristote composite », un centre pluridisciplinaire où une « élite » chercherait à résoudre les problèmes humains, tous les problèmes humains, en faisant en sorte que les hommes et la société se conforment aux lois scientifiques supposées régir la vie. Sont ainsi convoquées, pêle-mêle, la médecine, la biologie, l'anthropologie ou l'économie, au service d'un idéal de régénération de la société française : « Il faut remplacer la démocratie par la biocratie, la science de l'homme », écrit Carrel à son frère en 1938.

"Continuité à la Libération

"Ce projet rejoint celui du nouveau régime. Vichy s'inquiète de la mauvaise santé de la population française, vante la natalité, fait l'éloge des mères, veut réconcilier la communauté nationale en supprimant les classes sociales. Dotée d'un budget annuel de 40 millions de francs soit plus de la moitié de celui du CNRS !, la Fondation française pour l'étude des problèmes humains FFEPH se met à l'oeuvre en 1942. Nommé « régent » de la Fondation, Carrel entreprend de recruter quelque 250 chercheurs. Mais, malgré l'argent qui coule à flots, c'est l'échec. Miné par la maladie qui l'emportera un an après, Carrel avoue en 1943 que la Fondation ne compte pas plus de deux douzaines de vrais scientifiques : parmi eux, le sociologue Jean Stoetzel qui innove en appliquant la technique du sondage d'opinion à l'étude des causes de la dénatalité française, l'architecte Le Corbusier, le futur prix Nobel d'économie Maurice Allais ou encore la jeune pédiatre Françoise Dolto. Ces célébrités ne tireront par la suite nulle gloire de ce passage à la Fondation.

"Tentons un bilan. La frénésie scientifique de Vichy a-t-elle porté ses fruits en découvertes sonnantes et trébuchantes ? Difficile à dire, la période de la guerre n'ayant pas été assez longue pour que les travaux engagés alors puissent trouver leurs applications. En tout cas, l'oeuvre réformatrice de Vichy en matière de sciences ne sera pas remise en question à la Libération. Frédéric Joliot, nommé directeur du CNRS le 20 août 1944, en pleine insurrection de Paris, vante ainsi l'oeuvre de son prédécesseur Charles Jacob, qu'il associe au nouveau comité directeur du Centre. Toutes les institutions scientifiques créées par l'État français sont conservées par le gouvernement provisoire. Même la FFEPH, dissoute à la Libération, devient, dès 1945, un Institut national des études démographiques INED, qui existe toujours ; l'ORSC devient l'Orstom, puis l'actuel Institut de recherche sur le développement IRD en 1998 ; le Service de recherche et d'exploitation agronomique donne naissance à l'Institut national de recherche agronomique INRA en 1946. Le CNET ne devient France Télécom recherche et développement qu'en 1998. Quant à l'Institut français du pétrole, il existe toujours. Une continuité que l'on retrouve dans d'autres domaines. « Les hommes de Vichy travaillaient beaucoup et leur oeuvre législative est solide, même si elle était faite au service d'objectifs contestables », remarque l'historien Marc-Olivier Baruch. Au total, le tiers des actuels organismes publics de recherche a été créé par Vichy. Une filiation à l'évidence difficile à assumer : à en croire les historiques qui figurent sur leurs sites, l'Institut de la science et de la recherche médicale a été fondé en 1964, et l'Institut de recherche sur le développement en 1998 ! Vichy est bel et bien « un passé qui ne passe pas », comme aime à le dire l'historien Henri Rousso.

"Savants sous l'Occupation. Enquête sur la vie scientifique française entre 1940 et 1944 paraît début février aux éditions du Seuil. Nicolas Chevassus-au-Louis, auteur de cet ouvrage, y dresse le portrait de 12 scientifiques, tous représentatifs, à un titre ou à un autre, de cette sombre période. Des célébrités : Frédéric Joliot, incarnation de la résistance française à l'occupant, qui a cependant accueilli dans son laboratoire des chercheurs allemands. Des inconnus, aussi, tel Raymond Croland, thésard en microbiologie, mort en déportation à l'âge de 32 ans. L'ouvrage est riche de documents inédits, notamment des archives de l'épuration du CNRS, jamais ouvertes jusqu'alors."

Par Nicolas Chevassus-au-Louis

Source: http://www.larecherche.fr/savoirs/histoire/quand-vichy-reorganisait-science-francaise-01-02-2004-77417

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publié par la Section de Toulouse-Languedoc d'Action française - dans Notre mémoire
6 février 2014 4 06 /02 /février /2014 09:00

 

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Pour le quatre-vingtième anniversaire du 6-Février 1934, la section de Toulouse & Haut-Languedoc de l'Action française propose à ses fidèles lecteurs la pensée suivante de l'académicien Abel Bonnard, tirée de son livre Les Modérés; elle explique la mentalité et le courage des manifestants contre les pourris de l'époque "pour que la France vive dans l'honneur et la propreté".

 

A.F.-Toulouse & Haut-Languedoc

 

« En vérité un homme d’honneur, quels que soient les devoirs qu’il se reconnaît envers sa société, en garde toujours envers soi. Il ne peut accepter des obligations où son âme s’aplatit et tandis qu’il semble ainsi ne penser qu’à sa personne, il remplit au contraire un devoir primordial envers la communauté dont il fait partie. » (Abel Bonnard)

 


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publié par la Section de Toulouse-Languedoc d'Action française - dans Notre mémoire
1 février 2014 6 01 /02 /février /2014 19:00

 

Petain a Metz 1919

 

 

Le maréchal Pétain, immortel vainqueur de Verdun, accueilli à son entrée à Metz par de jeunes Lorraines (Photo D.R.)

 

En histoire et en matière mémorielle, il n' y a pas souvent pour l'Action française, défenseur acharné de la Vérité, de bonne nouvelles: celle que nous révèle La Dépêche du Midi, grand journal radicalisant que l'on doit féliciter au passage pour cet acte de justice nationale, en est une vraie! Tous les Français, qui doivent au Maréchal de France Philippe Pétain la vie et la liberté de leur Pays, s'en réjouiront! On vient de retrouver le manuscrit qui devait constituer le corps du livre envisagé par le vainqueur de Verdun entre les deux Guerres sur le Soldat et la France - et dont son nègre, le commandant De Gaulle, devait publier dans La France et son Armée, sous son seul nom et sans l'accord de l'auteur, la partie du travail d'état-major qui lui avait été commandée par la voie hiérarchique!

On croyait jusque-là que ce document avait été dérobé sans retour par d'étranges "cambrioleurs", vraisemblablement résistancialistes, dans le coffre-fort du bureau du Maréchal aux Invalides en 1944-45... Le parcours curieux par lequel il s'est retrouvé entre les mains de la fille d'un maçon italien est donc intriguant, mais l'Action française ne peut, là aussi, que complimenter cette dame pour son patriotisme et son intelligence qui lui ont fait ramener au jour cet important texte. L'avis du graphologue-expert près la Cour d'appel de Toulouse, qu'on lira plus bas, est d'ailleurs formel: il est bien de la main même du Maréchal. Voilà qui fera taire à jamais ceux qui prétendaient que le Vainqueur de Verdun, homme d'action, n'avait jamais rien écrit de sa propre inspiration. On est obligé de constater que le plus grand chef de guerre de 1914-18 était aussi un puissant homme de pensée. 

Le manuscrit, confié au service historique de l'Armée, à Vincennes, est désormais proposé sans crainte à l'étude impartiale des historiens, qui ne pourront que souligner la simplicité, l'objectivité et la modestie de l'auteur de notre Victoire dans le récit de sa propre épopée. Voilà qui cadre mal avec l'image d'Epinal républicaine et gaulliste d'un vieillard assoiffé de Pouvoir et de tyrannie! Comme disait De Gaulle, qui s'y entendait en pléonasmes faussement profonds: l'avenir dure longtemps! Les mythes mal fondés finissent toujours par pâlir et les véritables gloires par réapparaître après l'éclipse! Peut-on suggérer que le manuscrit du Maréchal soit publié en intégralité à court terme pour le grand public?... il se vendrait comme des petits pains! Le produit de ces ventes, effectuées au profit du service historique de l'Armée, constituerait un apport bienvenu et légitime aux finances de cette illustre institution en jachère!

 

A.F.-Toulouse & Haut-Languedoc

 

 

1/ Les faits:

"On ne connaissait pas, à ce jour, de manuscrit du maréchal Pétain traitant de la Première guerre mondiale. Mais à l’occasion du Centenaire, Jean-Jacques Dumur, un habitant d’Aventignan, dans les Hautes-Pyrénées, révèle un document de 351 pages qui a été attribué à la main de Philippe Pétain après expertise et devrait intéresser plus d’un historien.

"Une reliure en cuir pour protéger 351 pages foliotées. Sur la tranche brune, au-dessus des dates 19141918, s’y lit en lettres dorées La Guerre Mondiale. Mais visiblement, ces feuillets manuscrits découpés en 47 chapitres et illustrés de 77 cartes, croquis et plans de bataille ne s’attendaient pas à être ainsi reliés. Difficile parfois de lire en bout de ligne… Ce document original présenté sur photos ?

«Il reste désormais dans un coffre-fort, compte tenu de sa valeur historique», précise Jean-Jacques Dumur. Jamais publié et connu seulement d’un petit cercle de spécialistes, l’ouvrage a en effet été rédigé par l’ancien commandant en chef des forces françaises durant la Grande Guerre… «Et il est écrit de la main même de Philippe Pétain», affirme Jean-Jacques Dumur, ancien officier et passionné d’histoire.

"Pas d'apologie

"Et de bien préciser les choses, alors : «en présentant aujourd’hui l’existence de ce manuscrit au grand public, il ne s’agit pas de faire l’apologie du maréchal Pétain mais bien de donner à connaître à l’occasion du Centenaire de la Première guerre mondiale un document unique, inédit, produit par l’un des principaux généraux français durant le conflit, resté dans l’histoire comme le vainqueur de Verdun, et dont, à ce jour, on avait longtemps pensé qu’il n’avait rien écrit sur le sujet

"Et pour cause… l’histoire de ce document n’étant rien moins qu’étonnante, telle qu’a pu la reconstituer Jean-Jacques Dumur. Pour commencer ? Eh bien l’on sait par les correspondances échangées en 1927 entre le colonel Laure, ancien chef d’état-major de Pétain en 1917 et De Gaulle, alors porte-plume de Pétain, que «le maréchal écrit aussi, mais en termes généraux : il s’agit d’une simple étude historique. » De quoi parle-t-on ?

"Admirateur de Philippe Pétain qui a été son colonel lorsqu’il était tout jeune lieutenant au 33e RI d’Arras, en août 1914, le jeune Charles De Gaulle est en effet rattaché à l’état-major du maréchal depuis 1926. Et sa mission est d’écrire une «Histoire du soldat à travers les âges» que signera le maréchal… car Pétain lorgne vers l’Académie française où son grand rival Foch siège déjà depuis novembre 1918. Or une querelle d’auteur survient et ce projet-là est mis au coffre. Mais l’autre, l’ouvrage que rédige Pétain et dont parle Laure ?

«Entre 1928 et 1939, Pétain y fait référence dans plusieurs discours. Et au début de la guerre, il le dépose apparemment dans sa propriété de Villeneuve-Loubet, dans les Alpes-Maritimes», explique Jean-Jacques Dumur. Dans le même temps, arrive en France un maçon italien… Lequel travaillera durant le conflit sur la villa de Pétain. Comment entre-t-il en possession du manuscrit ? Mystère. Toujours est-il que «ce maçon le cache durant plus de dix ans», poursuit l’ancien officier. Jusqu’au jour où la fille de cet artisan le découvre, en 1956, avant d’en hériter en 1989. Or cette dame a elle-même épousé un passionné d’histoire et grand collectionneur, installé en Comminges. Une première fois, celui-ci tente en vain d’attirer l’attention sur l’ouvrage, non signé, et dont le nom de l’auteur présumé rebute. Rangé, le manuscrit est à nouveau oublié.

«En 2006, après la mort de son mari, elle m’a alors mandaté pour gérer leur fonds privé. En ouvrant une valise, l’objet a réapparu. Je l’ai fait expertiser et Mme Charbit-Lescat, expert assermenté en écriture à Toulouse, l’a déclaré authentique en 2009» résume Jean-Jacques Dumur. Premières présentations aux Archives nationales, puis au Service Historique de la Défense, en 2010… C’est là qu’une copie est désormais à disposition des historiens depuis février 2011. «Et peut-être qu’avec le Centenaire, on le lira désormais de façon dépassionnée, d’autant plus que Pétain n’y dit rien de personnel. Restant dans sa peau d’ancien professeur à l’école de guerre, il l’a rédigé comme un cours magistral sur tous les théâtres d’opération de 14-18», conclut Jean-Jacques Dumur."

 

 

 

Le général Pétain à sa table de travail pendant la Guerre: un homme d'action et un intellectuel, une combinaison idéale pour un Chef (Photo D.R.)

 

2/ Le contenu du texte

 

"Sur la table de Jacques Du mur, un pavé : le fac-similé sur lequel il travaille pour une prochaine conférence à propos du manuscrit de Philippe Pétain. Pages ouvertes sur des lignes tracées droites d’une écriture qui semble ignorer le doute… Voilà donc l’histoire de la Première Guerre mondiale telle que le général Pétain l’a vue ou perçue sur l’ensemble des théâtres d’opération, en France, mais aussi en Europe centrale ou en Afrique…

«Et la première chose qui m’a frappé, c’est la précision et la qualité des dessins», souligne Jean-Jacques Du mur. L’autre ? Ce style totalement impersonnel qui était la marque de l’auteur, «surnommé aussi le style «cactus»», précise-t-il (lire ci-dessous).

"De fait, pas de grandes révélations, pas d’anecdotes, pas d’envolées lyriques à attendre lorsqu’on attaque la lecture de ces feuilles uniquement dédiées à la stratégie et la tactique. «En 351 pages, il ne parle de lui que sept fois et encore, pour évoquer «le général Pétain» comme il évoque les autres généraux» a comptabilisé Jean-Jacques Du mur.

"Et dès les premières lignes, c’est en effet une «leçon» qui se lit sur les origines du conflit, telle que la France d’alors les voit. Unique coupable : l’Allemagne et «les ambitions grandioses de son rêve d’hégémonie mondiale».

"La guerre ? Il l’ouvre alors par un croquis sur le front franco-belge puis en décrivant les plans de campagne allemand et français. Invasion de la Belgique, bataille des frontières débutant par l’offensive d’Alsace, rédigée au passé simple pour rappeler que «le 7 août, nous nous emparâmes sans coup férir de Thann et d’Altkirch et le 8 au soir, nous entrions dans Mulhouse»… Le cours au tableau noir se poursuit en Lorraine.

"Analyse

"Mais c’est bientôt le désastre sur les frontières pour les «pantalons rouges». Analyse de Pétain ? «Une défaite due aux causes suivantes : nature du terrain boisé et difficile, échelonnement en arrière et à droite de nos corps d’armée qui favorisa les attaques de flanc de l’adversaire, attaques téméraires lancées de très loin à la baïonnette sans préparation d’artillerie, supériorité de l’armement allemand en mitrailleuses et artillerie lourde, insuffisance de renseignements et positions allemandes organisées depuis une semaine avec tranchées bétonnées, réseau de fil de fer et mitrailleuses».

«Le feu tue» : c’était l’une des maximes du colonel et professeur Pétain, opposé dès avant la guerre aux offensives à outrance mal préparées. Il ne se prive donc pas de rappeler les lacunes de l’état-major en août 1914.

"Mais c’est plus loin qu’il révèle un trait particulier du futur maréchal pointant sous le général : certes, l’adversaire est allemand, mais l’ennemi est anglais, en substance. Pour preuve son commandement, selon lui. Auquel il taille des croupières à l’occasion du repli précédant la contre-offensive de la Marne. «Quant au maréchal French, il se disposait à continuer sa retraite vers le sud, derrière la Seine, à l’ouest de Paris. Il envisageait même sa base dans le voisinage de La Rochelle !» Et systématiquement par la suite, il rabaissera les Britanniques.

"De la Marne au 11 novembre

"Pétain le concis, dit «Précis le sec» ? En cinq lignes, il donne alors le plan de Joffre sur la Marne. «En résumé, le commandant en chef se proposait d’attirer l’ennemi dans une vaste poche s’ouvrant entre les camps retranchés de Paris et Verdun et dont le front s’appuierait au besoin à la Seine et à l’Aube».

"Course à la mer, 1915, 1916… Verdun, sa victoire, est là. «Verdun était la grande place forte opposée à Metz et qui, depuis des siècles, hantait les imaginations germaniques»…, l’endroit où «le général Pétain est appelé d’urgence pour la direction de la bataille» écrit-il. Conclusion : «à la suite de cette brillante victoire, le général Nivelle était appelé au remplacement du général Joffre», note-t-il, sans amertume visible.

"Mais 1917, à présent, et l’offensive Nivelle du Chemin des Dames. Revanche… «Dès le premier jour était apparu évident que les espoirs conçus étaient irréalisables […] Les attaques continuèrent cependant». Les mutineries qui en résultèrent ? «Le général Pétain, nommé le 17 mai au commandement en chef en remplacement du général Nivelle eut le mérite de conjurer ces crises passagères grâce à son souci d’améliorer les conditions matérielles et morales du soldat». Pas un mot sur les fusillés. Novembre 1918, enfin… Piégés, les Allemands sont en déroute, «mais l’ennemi n’attendra pas ce gigantesque Sedan et le 11 novembre, à 5 heures du matin, les plénipotentiaires allemands signèrent la capitulation qui leur avait été dictée.» Et le général Pétain se trouvera ainsi privé de «sa» victoire finale par Clemenceau. (lire ci-dessous)."

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publié par la Section de Toulouse-Languedoc d'Action française - dans Notre mémoire
21 janvier 2014 2 21 /01 /janvier /2014 09:00

On en lit de drôles dans Sud-Ouest, mais il est à craindre que l'avenir ne démente les prédictions des officiels du Régime...

 

A.F.-Pau & Pyrénées

 

Armes Pau 2

{C}

"Ce n'est pas un sanctuaire

"L'ouverture au public est espérée fin 2013. L'une des huit cellules du fort prison sera reconstituée, mais ce ne sera pas celle qu'a occupée le maréchal Pétain.

{C}

"C'est précisément parce-que le fort du Portalet (vallée d'Aspe) est appelé à devenir un lieu de mémoire, au terme de sa remise en état en cours, qu'on ne courra pas le risque d'en faire un sanctuaire pétainiste.

 

"Ainsi, la cellule qu'a occupée Philippe Pétain d'août à la mi-novembre 1945, avant d'être interné jusqu'à sa mort à la citadelle de l'île d'Yeu, ne sera pas reconstituée dans l'état où l'a connue le chef déchu de l'État français.

 

"Ce consensus s'est exprimé, hier, au cours de la visite du fort par le Conservateur régional des monuments historiques, Alain Rieu. Avec d'autant plus de force qu'on se trouvait alors dans celle des huit cellules, dégradées et vandalisées, qui fut affectée à Pétain.

 

"C'est là que le curé d'Urdos portait, le dimanche, la Sainte Communion au maréchal…

 

"Dans ces mêmes chambres de 5 mètres sur 3 environ, conçues à l'origine pour le confort relatif des officiers du fort, avaient été précédemment détenus, à différentes périodes comprises ent re 1941 et 1943, Paul Reynaud, Édouard Daladier, Léon Blum, Georges Mandel et le général Maurice Gamelin.

 
"Cellule témoin

 

"Gamelin fut le lampiste, dixit Pierre Prétou, qui expia l'impréparation de l'armée française en 1939. Militaire, il est le moins « emblématique » de tous les prisonniers du fort du Portalet.

 

"En outre, la cellule qu'a occupée le général est celle qui se trouve dans le moins mauvais état. Elle pourrait donc être choisie pour devenir, dans le cadre des visites guidées prévues au terme de la rénovation, la « cellule témoin », reconstituée avec le mobilier de l'époque. La Communauté de communes de la vallée d'Aspe, qui fait plancher des historiens pour son projet sur le fort, dispose de tous les éléments nécessaires.

 

"Le comité scientifique constitué trouve en Pierre Prétou, maître de conférences à l'université de La Rochelle, et accessoirement fils du pays puisqu'originaire de Lourdios-Ichère, un intransigeant gardien de la mémoire historique du lieu. « Au fond, le séjour de Pétain ici est accessoire », dit-il.

 
"Dernière bastille de France

 

"Il compte beaucoup plus, à ses yeux, que Léon Blum y ait écrit des chapitres de « A l'échelle humaine », achevé en 1944. Ou que Paul Reynaud y ait conçu un projet d'évasion : il avait caché, sous le plancher de sa cellule, des cordes qu'il est venu reprendre après la guerre.

 

"Derrière les barreaux de ce qui fut sa cellule, où le regard plonge à la verticale sur le gave d'Aspe quelque 40 mètres en contrebas, on a tout de même du mal à imaginer le président du Conseil, à 63 ans, descendant en rappel sur la façade de la forteresse…

 

"Pierre Prétou relate encore que le fort du Portalet fut libéré en août 1944 par des maquisards du coin, une jeune femme d'Urdos, Julie Lestremau, étant venue remettre un ultimatum au petit détachement allemand qui l'occupait.

 

"Le Portalet n'a pas connu d'autre prisonnier que les six personnages mentionnés. « C'est la dernière bastille de la France », souligne Pierre Prétou. Dépossédé de toute attribution militaire en 1916, année où furent enlevés les derniers canons, le fort, construit en une quinzaine d'années à partir de 1850, est entré en agonie avec la fin de la IIIe République.

 

"À travers le projet culturo-touristique qui va se précisant, après une première phase de mise hors d'eau (2005-2008), « c'est une collectivité locale [la Communauté de communes de la vallée d'Aspe, NDLR] qui reprend le devoir de mémoire national, et cela ne se voit pas tous les jours », observe le jeune historien.

 
"Passerelle à l'étude

 

"La deuxième tranche de travaux (900 000 euros) vise à une ouverture au public fin 2013. Elle comprend la reconstruction de murs extérieurs du corps de garde et du bâtiment du gouverneur.

« 2012 verra la mise hors gel de l'ensemble des bâtiments, casernement des troupes [le fort a été conçu pour une garnison de 400 hommes] et bâtiment des officiers », résume Bernard Choy, chargé de mission de la Communauté de communes. Notamment, 98 portes et fenêtres seront refaites à l'identique par les ateliers Férignac (Dordogne), agréés par les monuments historiques.

 

"Le pont d'accès au fort va être renforcé par une dalle de béton et le portail d'entrée, en rive gauche du gave, reculé pour une question de sécurité.

 

"Reste le cheminement d'accès, sur 400 mètres, d'amont en aval, à partir du pont d'Urdos (centrale du Baralet). Actuellement, il faut longer à pied, très dangereusement, la RN 134, en un endroit où serpentent les poids lourds. C'est pourquoi est à l'étude une passerelle en encorbellement, en rive gauche du gave.

 

"En réunion du comité de pilotage, mercredi dernier, le représentant de la DIRA (routes d'Aquitaine) a soulevé la question de la responsabilité de l'État. Coiffant sa « casquette de simple citoyen » (sic), Bernard Voinchet, architecte des bâtiments historiques, s'est agacé de ce que l'État assume la sécurité vis-à-vis des camions espagnols mais pas des piétons…

 

"La solution suggérée par le conservateur régional Alain Rieu pourrait consister à n'ouvrir la passerelle aux piétons que durant les heures d'ouverture du fort. Un passage permanent pourrait s'envisager si aucun incident n'était à déplorer au bout de cinq ans.

 

"René Rose doit rencontrer le sous-préfet d'Oloron pour régler cette question qui n'est rien d'autre que stratégique."

 

Source: article de Thomas Longé dans Sud-Ouest, 2 mai 2011, http://www.sudouest.fr/2011/05/02/ce-n-est-pas-un-sanctuaire-386194-4255.php

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publié par la Section de Pau & Pyrénées - dans Notre mémoire
26 novembre 2013 2 26 /11 /novembre /2013 09:00

Croix huguenote 1

 

On lira ci-après l'impartial article nécrologique paru dans Le Midi Libre à l'occasion du décès soudain, survenu l'été dernier à Marsillargues dans l'Hérault, du pasteur Daumas de Cornilhac, chef de file des protestants royalistes du Languedoc. La variété de ses dons  fait entrevoir la perte immense que la Cause royaliste éprouve.

 

Docteur en histoire, membre de l'académie des sciences, agriculture, arts et belles-lettres d'Aix-en-Provence, longtemps professeur à la faculté de théologie réformée de cette ville, chevalier de l'ordre caritatif de Saint-Lazare, le pasteur Daumas de Cornilhac avait fondé l'association des  réformés royalistes (A.R.R.: http://arr.free.fr/ ).

 

Bien qu'il ne fut pas, à proprement parler, d'Action française, la section de Toulouse et Haut-Languedoc, à laquelle s'associent la fédération interprovinciale du Grand Sud-Ouest de l'Action française et son Délégué régional, s'incline respectueusement devant sa haute mémoire, celle d'un lutteur infatigable contre les mensonges révolutionnaires.

 

A.F. Toulouse & Haut-Languedoc

 

 

 

"Après des années de lutte contre la maladie de Huntington, le pasteur Jean-Marc Daumas a tiré sa révérence le vendredi 26 juillet dernier.

 

"Les Marsillarguois savaient Jean-Marc Daumas malade et, vendredi 26 juillet dans l'après-midi, la figure locale s'est éteinte à l'âge de 60 ans.

 

"Connu pour ses bons mots, son côté bavard, son amour pour la bonne chère et une excentricité certaine, il n'en demeurait pas moins un homme érudit , passionné par l'histoire et les têtes couronnées.

 

"Arrière-petit-neveu du félibre local Louis Fourmaud, Jean-Marc Daumas ne reprendra pas le flambeau laissé par son aïeul et se tournera vers la religion et l'histoire, deux passions qui le conduiront à une troisième, l'écriture.

 

"Véritable surdoué, homme de lettres, Jean-Marc Daumas était licencié de théologie de la faculté de théologie protestante de Paris, diplômé de grec biblique de l’institut catholique de Paris, maître en théologie de la faculté de Montpellier, docteur en histoire de la faculté de lettres d’Aix en Provence, il enseigna également l’histoire de l’Eglise et l’hébreu ancien à la faculté de théologie réformée d’Aix en Provence.

 

"Une existence riche qui le poussera ensuite à devenir, comme il le disait, « une machine à conférences ». Du théâtre Marsillarguois La Scala aux amphithéâtres les plus prestigieux, ce drôle de pasteur partagera son savoir avec humour et précision, rendant les sujets les plus pointus accessibles aux oreilles les moins préparées. 

 

"Cultivant avec plaisir et malice les paradoxes, Jean-Marc Daumas se revendiquait royaliste pour une « monarchie chrétienne », espérait écrire dans un journal communiste, adorait le Champagne et discuter des heures avec les jeunes ou moins jeunes Marsillarguois devant le marchand de kebab, le temple ou encore l'église.

 

"Un sentiment d'inachevé accompagnera toujours son souvenir car, handicapé par la maladie il y a une dizaine d'années, le pasteur n'aura jamais le temps de livrer tous ses mystères et l'étendue de ses connaissances."

 

 

Source: http://www.midilibre.fr/2013/08/02/marsillargues-le-pasteur-jean-marc-daumas-s-est-eteint-a-l-age-de-soixante-ans,741331.php

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publié par la Section de Toulouse-Languedoc d'Action française - dans Notre mémoire

Nos Principes Élitistes-Populaires Et Ce Que Nous Offrons: "Du Sang, De La Sueur Et Des Larmes" (Churchill, Qui N'était Pas D'a.f.)